La première explication est que les français sont exigeants et capricieux, on peut même parler d'une culture du caprice qui modifie le processus de création du droit. Cela veut dire que la loi devient de plus en plus une réponse immédiate, circonstancielle à l'expression d'un besoin, d'une demande sociale de manière immédiate et exigeante. Dans le langage médiatique c'est la loi du fait divers qui vient combler une exigence ou bien qui vient panser une blessure suscitée par un fait divers. Donc ce droit élaboré dans l'urgence va satisfaire une opinion capricieuse qui est obsédée par la sécurité juridique.
De ce symptôme en résulte trois conséquences : une prolifération des normes juridiques incontrôlée, une instabilité due à un état de réforme permanent et un phénomène de dispersion des sources du droit. Ce phénomène est aggravé car il existe des lois nationales et supranationales et donc le phénomène existe aux deux niveaux.
Tout ceci s'appelle le phénomène de surjuridicisation. Phénomène qui s'explique par les caprices de l'opinion et la peur. La peur car quand le sujet de droit n'est pas encadrée a peur et se sent en danger, c'est l'insécurité juridique. Quand les sujets de droits se trouvent confrontés à un crime, un accident, un attentat, ils ont peur et dans cette perspective c'est la loi qui va les apaiser. Ainsi la loi est sécurisante mais la loi est aussi une forme d'aliénation de notre liberté. Dans ce contexte d'insécurité et de peur, le justiciable en demande toujours plus pour conjurer sa peur.
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